Un rorqual à bosse de 40 tonnes qui se paie un vol plané ? Promis juré, cette cascade a été réalisée sans trucage.

Les acrobaties aériennes de ces baleines sont d'ailleurs un spectacle renommé, qui attire des touristes chaque année au large des côtes de Madagascar (océan Indien) ou de la Nouvelle-Calédonle (océan Pacifique). Imaginez la puissance nécessaire pour soulever une telle masse ! Elle se cache dans la queue de l'animal : des muscles énormes actionnent sa nageoire caudale qui peut atteindre 4 m de long. Avec ce propulseur, la baleine peut filer à 30 km/h sous l'eau... et percer la surface comme une torpille pour jouer les cétacés volants.
Mais au fait, pourquoi se fatigue-t-elle à faire des cabrioles aériennes ? Certainement pas pour le plaisir des touristes... Les scientifiques avancent plusieurs raisons. La première est assez simple à comprendre : c'est de la frime ! Pour seduire les femelles, pendant la période de reproduction, les mâles se livrent à une compétition forcenée. «Les sauts sont un moyen d'intimider les rivaux, certains s'accompagnent même de chocs entre les individus», explique Sami Hassani, chef du service des mammifères marins à l'Océanopolis de Brest. Pour le spécialiste, le «plouf» monstrueux provoqué par sa retombée dans l'eau permet au mâle de manifester sa présence et de clamer : «Je suis très gros et très fort». Autre hypothèse : les sauts permettraient à la baleine à bosse de se débarrasser des parasites présents sur sa peau. Toute une population d'organismes y élit en effet domicile, comme des balanes - les «chapeaux chinois», ces coquillages qu'on trouve aussi sur les rochers - ou encore des lamproies, poissons carnivores ventouses par la bouche au dos du cétacé. La force de l'impact avec la surface de l'eau pourrait être suffisante pour envoyer balader tous ces géneurs.
Enfin, le vol plané pourrait aussi être une méthode de chasse. Normalement, les baleines à bosse sont plutôt de fins stratèges, capables de piéger des bancs de poissons en formant autour d'eux des murs de bulles d'air. Mais elles optent parfois pour une approche plus brutale : l'onde de choc propagée dans l'eau par la chute de ses 40 tonnes suffirait à assommer tout un banc de harengs. Les petits poissons (160 grammes tout mouilles) se laissent ensuite gober sans resister...

La plus grande baleine jamais capturée, une baleine bleue femelle de 33 m de long, a été halée à la station de Grytviken en 1912.

C'est en lisant ces quelques lignes dans "L'île ressuscitée", un article sur la Géorgie du Sud publié dans le National Geographic de décembre 2009, que Pierre Douay, photographe animalier et président de l'association Un cadeau pour la Terre, a eu une idée originale : reconstituer, en taille réelle, le plus gigantesque des mammifères marins ! "La baleine est l'emblème de la force et de la sagesse, mais aussi de la fragilité de notre Terre, souligne le concepteur de cet ambitieux projet. L'idée est de l'utiliser comme un outil pour parler de développement durable et d'écocitoyenneté". À l'intérieur du cétacé, Pierre Douay souhaite créer un show multimédia : "Les spectateurs qui pénètreront dans les entrailles de la baleine vivront des moments forts, guidés par la voix de l'animal, qui parlera au nom de tous les êtres vivants". Un parcours pédagogique extérieur, réalisé en collaboration avec les partenaires de l'opération - dont National Geographic France -, viendra compléter la visite. Entièrement démontable et transportable, la baleine en matériaux composites sera inaugurée à Paris, à la fin du premier semestre 2014, puis voyagera à travers la France et le monde entier.
Plus d'infos : www.uncadeaupourlaterre.org.

Santa Cruz, Californie. Les Baleines se rapprochent de plus en plus des côtes californiennes, attirant touristes et ennuis.

Encore un nouveau déréglement naturel à attribuer à l'activité humaine ?

Pour se nourrir, les baleines doivent s'approcher de plus en plus près des côtes. Pour la ville californienne de Santa Cruz, la situation présente un intérêt non négligeable : une floppée de touristes monte à bord de toutes sortes d'embarcations pour approcher au plus près des cétacés.

Une activité sur laquelle l'office du tourisme de la cité balnéaire souhaite capitaliser, puisqu'elle a mandaté le photographs Paul Schraub pour prendre ce cliché du kayakiste Alan Brady au milieu de deux baleines à bosse. Ces mammifères marins, longs de 14 mètres et d'un poids qui peut atteindre 40 tonnes représentent un réel danger en cas de collision, pour l'animal comme pour les personnes. Les autorités dénoncent l'imprudence des touristes prêts à courir de réels dangers pour observer ce spectacle inoubliable. Plusieurs incidents se sont déjà produits et notre kayakiste a bien failli rallonger la liste. Le phénomène inquiète les scientifiques car, en s'approchant du rivage, les rorquals risquent de s'échouer. Une cause de mortalité supplémentaire pour cette espèce menacée.

Le Cap, Afrique du Sud.
40 tonnes s'abattent sur un voilier ! "Si la coque n'avait pas été en acier, on aurait coulé", dit le skipper.

Juillet est un mois d'hiver au pays des vuvuzelas. C'est aussi la période où les baleines australes quittent l'Antarctique pour gagner les eaux chaudes du continent africain, où leur observation représente un atout touristique.

Quand Ralph Mothes et son amie Paloma Werner prennent la mer à bord de leur voilier Intrepid, ils s'attendent donc à croiser un de ces cétacés. Mais peut-être pas de si près ! "La bête est apparue à 300 mètres, raconte le skipper. Nous pensions qu'elle allait passer sous le bateau, nous étions sûrs qu'elle nous avait vus". Mais non, l'animal de 40 tonnes s'est tout simplement jeté sur l'embarcation, brisant le mât comme une allumette. "Après, il a de nouveau glissé dans la mer, laissant derrière lui des morceaux de peau partout. C'est incroyable que nous n'ayons pas été blessés", poursuit Ralph Mothes. Au final, plus de peur que de mal. Les autorités sud-africaines ont néanmoins ouvert une enquête afin de savoir si les plaisanciers n'ont pas harcelé la baleine au point de la faire sortir de ses gonds. Il ne faut pas plaisanter avec les merveilles de la nature !

Ce grand cachalot ne doit son salut qu'à ce plongeur-sauveteur.

Janvier 2009, Sicile, Italie. Grâce à son intervention, l'animal ne connaîtra pas en effet le sort de ses congénères pris accidentellement dans des filets dérivants.

Une cause très fréquente de mortalité en Méditerranée pour ces cétacés, au même titre que la pollution maritime (plastiques, métaux lourds...).

Pourtant, l'espèce, qui était en voie d'extinction au siècle, commence à refaire surface depuis que la Commission baleinière internationale a interdit en 1982 provisoirement la pêche commerciale de cet énorme mammifère marin.

Ses mensarations ? ]usqu'à 22 mètres de long et 50 tonnes.