Le nouveau musée d'Histoire de la cité phocéenne vient d'être inauguré. Il raconte 26 siècles d'existence urbaine continue, tournés vers la mer.

CETTE CERAMIQUE, datant de la seconde moitié du XIIIe siècle, a été importée de Sicile. Tout au long du Moyen Age, le port a poursuivi son essor et tissé des liens étroits avec les peuples méditerranéens. Marseille a successivement dépendu du royaume de Bourgogne, de celui d'Anjou et puis enfin du royaume de France.

Avec ses vingt-six siècles d'existence urbaine continue, la doyenne des villes de France se devait d'obtenir un musée ilamesure de son passe. C'est chose faite et le nouveau musée de l'Histoire de Marseille vient d'ouvrir ses portes, près du Vieux-Port, entre un site archéologique et un centre commercial.
Il y a 2600 ans, lorsque les marins grecs venus de Phocée s'installèrent sur les rivages de la future Marseille, la mer recouvrait une partie de la ville d'aujourd'hui. En 1967, les coups de pelleteuse destinés à la construction d'un centre commercial révélèrent la présence du port antique. Si les boutiques dissimulent une partie des vestiges archéologiques, d'autres ont été préservés et un premier musée de l'Histoire, construit a côté, a ouvert ses portes en 1983. Trop petit, trop vieux, le voici transformé aujourd'hui en l'un des plus grands musées d'Histoire "en France et en Europe", dit-on à Marseille où il est connu que l'on n'exagère pas. Reste qu'il faut de l'espace pour cheminer de la préhistoire XXIe siècle. Des plates-formes offrent une vue plongeante sur les coques des bateaux grecs et romains reconstituées tandis que les baies vitrées ouvrent sur la ville et la Méditerranée. "Je suis charmée par la beauté singulière de cette ville", écrivait en 1673 la marquise de Sévigné à sa fille. Grâce à la richesse des contacts entre les civilisations quelle que soit l'époque, ce charme agit toujours.