Monastère de Ganden (à g.) : C'est à 4300 m d'altitude, dans un amphithéatre naturel situé à une soixantaine de km à l'est de Lhassa, que le maître tibetain Tsongkhapa choisit d'établir le monastère de Ganden, en 1409. Avec Drepung et Sera, il est l'un des 3 grands centres gelugpa, la tradition du bouddhisme tibétain réformé, dont le Dalaï-Lama est le chef spirituel, dans la region de Lhassa. Après avoir été entièrement détruit à la dynamite lors de la Révolution culturelle en 1966, le monastère est maintenant en cours de reconstruction. Sur les 10.000 moines residant alors à Ganden, il n'en reste plus aujourd'hui qu'environ 300.
Monastère de SAMYE (à d.) : Adossé à d'austères montagnes, cerné par le fleuve Brahmapoutre et un desert de sable, le monastère de Samye, fondé par le roi Trisong Detsen, date du VIIIe siècle. Il est construit sous la forme d'un mandala, afin de symboliser la nouvelle interprétation de l'ordre cosmique proposée par le bouddhisme. Berceau de cette religion naissante, c'est ici que les premiers moines se seraient formés et entrainés à la méditation. Le temple, entouré par un mur d'un kilomètre, s'étage sur 3 niveaux de styles différents (tibétain, chinois et indien). Selon les tibétains, le monument serait une représentation du centre de l'univers.

Potala Palace...

Coiffant un méandre de la rivière Ju, ce site méconnu de la région de Nangchen, récemment ouverte au tourisme, évoque un Shangri-La en sursis ou paradis perdu.

Le petit monastère de Gadeng (à d. ->) se relève lentement de ses ruines ; quarante ans après les rayages de la révolution culturelle chinoise.

EAU ET MINERAIS : LES ENJEUX ÉCONOMIQUES

Maître du Tibet, la Chine contrôle le réseau hydraulique de l'Asie. Le Yarlung Tsangpo (Brahmapoutre), l'Indus, le Gange, la Sutlej prennent leur source au Nord-Ouest et se dirigent vers l'Inde. La Salouen, le Mékong et le Yangtse naissent au Nord-Est : ils arrosent la Chine et l'Asie du Sud-Est.
47 % de la population mondiale est concernée. La politique de déforestation à outrance met en danger l'équilibre précaire de la région. Toute l'Asie du Sud et du Sud-Est est menacée par l'érosion et les inondations. Le Toit du monde est également riche de 40 millions de tonnes de cuivre, d'autant de plomb et de zinc, de plusieurs milliards de tonnes de minerai de fer, d'or, de borax et d'uranium. La Chine vient de découvrir plus de 35 milliards de tonnes de gaz hydraté sur la plateau tibétain. Les hydrates de gaz naturel sont deux fois l'équivalent de méthane des réserves prouvées de charbon, pétrole et gaz réunis...

SOUS LES NÉONS, L'ESPOIR ?

Occupée, banalisée, martyrisée, Lhassa, capitale du Tibet, n'en reste pas moins, pour tout un peuple de paysans et d'éleveurs pauvres un aimant spirituel puissant. C'est par la dévotion intacte de ses foules de pèlerins que la ville sainte reste encore vivante.

Chaque soir, un spectacle son et lumière, avec chorégraphie de jets d'eau en musique, type Las Vegas, anime la Place des travailleurs, ou "petite Tiananmen", face au palais du Potala. En dépit de la chape de plomb qui pèse sur le pays, la vie à Lhassa garde une apparence étonnamment bon enfant.

IL ÉTAIT UNE FOIS...

Lieux de rayonnement des savoirs bouddhiques, mais aussi bouillons de culture et foyers de résistance idéntitaire, temples et monastères restent, toutes obédiences confondues, des hauts lieux de l'esprit du Tibet.

Sur un éperon embrassant la fertile vallée de Yarlung, grenier à blé du Tibet central, le temple fortifié de Yambulakhang, évoque avec panache l'époque héroïque et trouble de la première lignée des rois tibétains.

MONASTÈRES

La plupart des monastères ont été reconstruits à l'identique après les ravages obscurantistes de la révolution culturelle chinoise. Hameaux de Zhonglu (à g. ->)

Comme un lever de rideau, dissipation des brumes sur Ganden (à d. ->), grande université bouddhiste de l'ordre réformé Gelugpa. Son chef, le Ganden tripa, premier personnage de ce courant majoritaire est français. Réfugier au moment de l'invasion chinoise, il a demandé sa naturalisation.