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Monde NATUREL en ASIE - INDONÉSIE : Papouasie Occidentale |
Expédition Lengguru 2014 : Le Dernier Éden des Naturalistes |
 A quoi ressemblent les derniers "mondes perdus" de la recherche en biodiversité ?
En Papoua Barat, Grands Reportages a suivi, pendant deux mois, l'expédition franco-indonésienne "Lengguru 2014".
Des territoires quasi inconnus. Soixante-quatorze biologistes et techniciens sur le terrain. Une drôle de quête aux espèces méconnues ou, des forteresses de jungles karstiques aux fonds sous-marins, le job a souvent un réel goût d'aventure. TEXTE ET PHOTOS JEAN-MARC PORTE.
 Des Écosystèmes Uniques : Dépose en zodiac d'une équipe dans les systèmes de lacs et de forêts du lac Sewiki. Lac dont l'écoulement n'atteint pas la mer et se perd dans des systèmes "fermés".
Située en Papouasie occidentale, la région de Legguru, grande comme 2 fois la Corse, est devenue un point d'intérêt majeur pour les scientifiques à la suite de travaux geologiques menés récemment sur ces mondes longtemps ignorés. La mise en lumière des spécificités de ces vastes zones vierges de karsts, où de puissants plis montagneux ont séparé - probablement depuis plus de 10 millions d'années - les systèmes des rivières et des lacs locaux, a poussé les chercheurs à envisager ces dédales comme autant d'écosystèmes exceptionnels. Tout autant que les promesses d'espèces nouvelles, ce sont les données fines concernant l'évolution "séparée" et les processus d'adaptation de certains animaux, qui enflamment les chercheurs. Les chaos de Lengguru sont non seulement des écosystèmes totalement uniques, mais se n'est que le commencement de leur découverte. De nouveaux programmes de recherche sont d'ores et déjà programmés. La chaîne Arte diffusera, courant 2015, un film Lengguru, le dernier éden de la biodiversité, relatant les 2 mois de travail de l'expédition 2014.
 Exercice de haut vol pour les différentes équipes : réaliser des images de spécimens, loin de tout laboratoire ou studio équipé. En fin de compte, les microstudios ont parfaitement remplie leur rôle.
Équipées de systèmes de recycleurs high-tech (une première française), les équipes de plongeurs ont réalisé des prélèvements de faune et de flore jusqu'à 100 mètres de profondeur. Cette espèce de crevette totalement transparente est probablement non décrite. @ IRD/Gilles Di Raimondo/Lengguru 2014.
  Outre les collectes de faune et de flore sous-marine, les grands groupes de cétacés ont été régulièrement approchés durant l'expédition. Ici, remontant un estuaire, des dauphins à long bec (Stenella longirostris). @ IRD/Gilles Di Raimondo/Lengguru 2014.
Une star anonyme parmis les quelque 50 espèces "non encore décrites" ramenées par l'expédition : cette grenouille endémique du genre Albericus, qui mesure un peu plus d'un centimètre, est probablement une espèce nouvelle. La confirmation viendra, dans les mois qui viennent, de l'analyse des données génétiques. @ IRD/Antonie Fouquet/Lengguru 2014.
GRANDS REPORTAGES N°403 > Février > 2015 |
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