Le sémaphore de Pertusato est un coin où, par gros temps, il vaut vraiment mieux rester loin du bord. Vraiment.

Mais c'est sans doute le meilleur "spot", pour vivre la splendeur d'une tempête dans les bouches de Bonifacio.

Et lorsque la mer est parfaite, les falaises calcaires irradient une atmosphère irréelle, surexposée face aux fonds clairs dans ce minuscule coin de paradis.

À pied, le site est accessible depuis le sentier du phare de Pertusato (20 minutes), en basculant à droite dans la faille qui précède le sémaphore proprement dit.

FIGARI

Plus de quatre cents ans que la tour, perchée sur un chaos granitique de quinze mètres de haut, tient droit. Plus de quatre cents qu'elle nargue la mer. Et ce n'est pas près de changer. Ici, à dix minutes de Figari, on n'a jamais vu l'ombre d'une pelleteuse.Et pour cause, voilà trente-huit ans que le maire, Jérôme Polverini, congédie les promoteurs immobiliers.

Un exploit dans une île soumise à une pression infernale. Il faut dire qu'ici le maire est considéré comme le monsieur Loyal de la nature. Président de l'Office de l'environnement de la Corse (OEC) entre 1999 et 2010, il a créé la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio, dont dépendent les quinze kilomètres de côte de la commune. Du coup il a imposé aux 860 habitants de recouvrir de pierres granitiques la façade de leur maison, de faire une croix sur la piscine de leurs rêves, et a même interdit toute construction à moins de cent mètres de l'église. Comprenez : l'endroit, trait d'union entre le hameau de Pianottoli, au nord, et celui de Caldarello, au sud, offre un point de vue magique sur le littoral. En contrebas, les sept plages du village, paradis des goélands et des cormorans huppés, sont elles aussi restées sauvages. Toujours grâce au maire qui a refusé l'installation d'un camping "pieds dans l'eau". Et dit non aux paillotes. Celles de Porto-Vecchio se trouvent à vingt-sept kilomètres.

Dans les eaux de Bonifacio...