La Galerie de minéralogie du Muséum, à Paris, rouvre ses portes au public avec une exposition de plusieurs centaines de ses plus beaux spécimens. Aperçu sur quelques-uns de ces joyaux.

Parmi les plus importantes au monde, la collection de minéralogie du Muséum national d'histoire naturelle, à Paris, est riche de près de 130.000 spécimens. Le public va pouvoir en admirer certains des plus beaux : après une fermeture de 10 ans pour travaux de rénovation, la Galerie de minéralogie a rouvert ses portes le 19 décembre 2014 en exposant environ 600 échantillons de minéraux et de météorites.
Le choix des pièces s'est fait sur des critères esthétiques, scientifiques ou historiques. Les visiteurs pourront contempler des minéraux bruts, des gemmes taillées ou non, une vingtaine de cristaux géants, des joyaux historiques tels que le Grand saphir de Louis XIV, des objets sculptés, des tables florentines... Un échantillonnage qui reflète la grande diversité de la collection de minéralogie, constituée et enrichie depuis près de 4 siècles grâce à des achats, des expéditions naturalistes, des dons ou des opérations de mécénat. Cette collection et celles de géologie (quelque 334.000 spécimens de roches, 4000 morceaux provenant de 1500 météorites, un total de huit km de carottes de sédiments) sont conservées pour leur majeure partie dans la Galerie de minéralogie (et de géologie). Ce bâtiment long de près de 200 mètres et datant des années 1830 est le premier, en France, à avoir été construit pour servir de musée. Sa réouverture au public n'est que partielle, l'espace de l'actuelle exposition n'occupant qu'une petite partie (250 m²) de la Galerie. Pour le reste, il faudra patienter encore quelques années !

Les lapidaires passent des jours à polir des pierres précieuses afin qu'elles expriment leur beauté. Mais les entrailles de la Terre en cachent des tonnes naturellement taillées.

Quel est le secret du prix des diamants, rubis, saphirs, émeraudes, et autres gemmes prisées des joailliers ? Leur rareté certes, mais pas la matière qui les constitue... car le diamant n'est que du vulgaire carbone ; le rubis et le saphir de l'oxyde d'aluminium, et l'émeraude, un alliage de béryllium, d'aluminium et de silice. La vraie valeur de ces pierres vient de leur cristallisation idéale, soit l'arrangement bien ordonné de leurs atomes. Ces pierres précieuses ne sont pas des exceptions, les 4000 autres espèces minérales constituant les roches de la planète cristallisent près des volcans. Lors des éruptions, la lave en fusion dissout les composants volatils de la roche et produit des bulles de gaz qui migrent vers la surface.

Le processus de cristallisation peut durer des millions d'années : Quand la température baisse, la lave devient visqueuse, les bulles s'immobilisent et forment des cavités appelées géodes. En dessous de 400°C, elles se remplissent de liquides provenant de la condensation des gaz sous pression. Ces liquides sont sursaturés en sels minéraux dissous. La température baissant encore, il suffit d'une hétérogénéité chimique sur la face intérieure de la géode pour qu'un microcristal formé de quelques centaines de molécules apparaisse. La cristallisation peut débuter. Le microcristal agit comme un germe. Toutes les espèces minérales identiques selon une structure répétitive, l'état le plus économique en énergie. S'ils agit de silice, la cristallisation la transforme en quartz blanc ou violet (améthyste) si la structure incorpore des atomes de fer. Le phénomène peut durer des millions d'années. Quand l'érosion élimine la roche mère, elle met au jour les géodes. Les éboulements montagneux deviennent alors le terrain de chasse des collectionneurs et des géologues amateurs.